L’été touche à sa fin, et avec la rentrée c’est l’ouverture de la Chasse que vous attendez et préparez ardemment.

Mais dès la mi-septembre, le brame du Cerf résonnera dans les forêts de France, annonçant la « saison des amours » et des milliers de Chasseurs ou autres passionnés seront à l’affût de son chant aussi majestueux qu’inquiétant, venu d’un autre temps.

Voilà l’occasion de rappeler quelques précautions à prendre pour respecter la quiétude des animaux, mais aussi de bonnes pratiques à adopter, pour éviter de vous retrouver en infraction.

Face à la multiplication des personnes venant assister au Brame en forêt, il est impératif d’adopter la plus grande discrétion et une attitude respectueuse de la faune sauvage, et notamment :

  • De rester sur les voies forestières autorisées,
  • De ne pas rechercher absolument à approcher les cerfs, ce qui peut d’ailleurs s’avérer dangereux pour vous : le brame ne se voit pas ; il s’écoute.
  • De se promener seul ou en petit groupe, et sans chien (même tenu en laisse) ;
  • De ne pas utiliser de sources lumineuses afin d’observer les animaux.

A ce titre, les services départementaux de l’Office français de la Biodiversité (OFB) interceptent régulièrement des personnes qui « traquent » le cerf en cette période, notamment à l’aide de sources lumineuses (lampes, phares, torches, et même flashes d’appareils photos, etc.)

L’OFB doit jouer ici naturellement son rôle de pédagogie et de sensibilisation de la population à la réglementation applicable, qui bien souvent – inconsciemment ou non – n’est pas respectée…

Il n’est pas rare que les agents de l’OFB, en surveillance sur le terrain en cette période de brame, aperçoivent des phares balayant la lisière des massifs forestiers, puisque l’on sait qu’à ce moment, il n’est pas rare que le cerf sorte du bois pour y préférer la plaine.

S’il n’y a, peut-être, aucune intention de nuisance de la part des contrevenants (car il faut bien les qualifier ainsi), il n’en reste pas moins que cette attitude vient perturber ou déranger les cervidés, dont la reproduction peut être impactée.

Ainsi, cette attitude, que certains estimeraient à tort « anodine » peut revêtir une qualification infractionnelle, qu’il convient de préciser.

En effet, l’article R.428-9, 5° du Code de l’environnement, punit de l’amende prévue pour les contraventions de 4ème classe (amende forfaitaire de 135€), le fait de « rechercher ou poursuivre le gibier à l’aide de sources lumineuses, sans y être autorisé par l’autorité administrative pour les comptages et captures à des fins scientifiques ou de repeuplement ».

Le lecteur de ces lignes trouverait vraisemblablement un meilleur usage à faire d’une somme de 135€ que celui de régler une amende forfaitaire sur procès-verbal dressé par les agents de l’OFB…

Mais plus sévère encore, le fait de balayer la lisère du bois pour rechercher un cerf au phare pourrait constituer non pas une contravention de 4ème classe pour usage d’une source lumineuse à des fins de recherche de gibier, mais un délit !

En effet, l’article L.424-4 du Code de l’environnement interdit, par principe, les engins ou instruments destinés à faciliter la chasse, sauf liste établie par arrêté ministériel.

Est ainsi interdit l’usage des phares, torches, lampes, flashes ou autres qui peuvent servir au repérage du gibier la nuit.

Cet usage pourrait donc être considéré comme un acte de chasse, qui serait alors qualifié de chasse de nuit par engin prohibé et assurerait alors un passage devant le tribunal correctionnel.

D’autant que cette infraction pourrait venir se coupler avec d’autres : Chasse en temps prohibé, Chasse sur le terrain d’autrui, hors plan de Chasse, circulation dans des espaces naturels, etc.

De quoi inciter à la plus grande discrétion et au respect indispensable qui doit être prêté à la faune en toute période.